Psychologie Positive et environnement : Pour continuer à en avoir le souffle coupé !

« Ce n’est pas la planète qu’il faut sauver, comme on a coutume de le dire, mais l’humanité. Quoique l’on fasse la planète nous survivra (elle n’a que faire de nous…), mais l’avenir de l’humanité depend de ce que nous faisons à la planète »
- Albert Jacquard -
Pourquoi devrions-nous sauver la planète ? Vaste question, n’est-ce pas ? C’est un peu le “to be or not to be?” des temps modernes. Une question avec de multiples réponses possibles donc. Aujourd’hui c’est sous l’angle de la Psychologie Positive que j’aimerais apporter une réponse. Et quel meilleur moment pour parler de la nature et de l’environnement qu’à la fin des vacances d’été !
L’océan à perte de vue, un majestueux massif rocheux, un champ rempli de fleurs colorées, un concert époustouflant, une exposition de peinture magique … En vacances nous recherchons l’émerveillement ! Et nous le faisons à raison car l’émerveillement est un des sentiments les plus bénéfiques pour l’être humain selon la Psychologie Positive.

De mon côté, j’ai retrouvé mon sentiment d’émerveillement en haut de la Dune du Pyla dans le bassin d’Arcachon avec vue sur le banc d’Arguin et l’océan. Ayant passé toute mon enfance dans le bassin d’Arcachon, ce paysage est magique pour moi. Tant de beauté me fait me sentir toute petite.
L’émerveillement est défini par la recherche en Psychologie Positive comme le sentiment que nous expérimentons en présence de quelque chose de plus grand que nous, qui remet en question notre manière habituelle de voir le monde. Nous ressentons alors un sentiment de petitesse qui augmente notre sentiment d’interconnection avec autrui et d’élargissement de notre vision.[1]
Mais la recherche de l’émerveillement à tout prix a un coût : les vacances au bout du

monde ont des effets néfastes sur l’environnement et la planète, et donc sur les êtres humains. Ainsi, à courir derrière ce sentiment d’émerveillement nous nous en privons petit à petit. La préservation de l’environnement et l’écologie sont des thèmes qui me tiennent particulièrement à cœur depuis que j’ai publié un mémoire d’études sur le thème « Et si le sort écologique de la planète se jouait en Arctique »[2]. C’est là que j’ai découvert avec effroi les conséquences en cours et à venir sur la nature, et surtout sur l’être humain, du fait de notre mode de vie. J’ai aussi réalisé que pour moi les vacances c’était plus « zéro contrainte » que « zéro impact ». Donc cette année j’ai décidé d’aligner convictions et actes : des vacances en vélo et zéro déchet afin de prendre soin de mon sentiment d’émerveillement si cher à la Psychologie Positive. Ce qui signifie : pas de restaurant, pas de supermarché, pas d’emballage, pas de légumes hors saison, pas d’hôtel, pas d’avion, pas d’activités nautiques motorisées. Résultat : seulement trois déchets en cinq jours, deux étiquettes alimentaires, une serviette en papier et une immense satisfaction.Le Mahatma Gandhi disait « le bonheur est quand ce que vous pensez, ce que vous dites et ce que vous faites sont en harmonie ».
La nature rend plus heureux

En Psychologie Positive on parle beaucoup de l’importance de la qualité de vie en environnement professionnel. Toutefois on parle moins de la nécessité de prendre soin de son environnement au sens naturel du terme. Les vacances c’est l’occasion de débrancher du travail, du téléphone, des obligations en tout genre et de se reconnecter à la nature. Oui car la mère nature porte l’énergie vitale. Premièrement car l’oxygène que nous respirons provient de la nature, mais également car la nature a des bienfaits sur le corps, la psyché et l’émotionnel. La nature nous fait nous sentir émotionnellement liés à la vie. Selon les recherches, la proximité avec la nature prédit souvent le bonheur indépendamment de tout autre facteurs psychologiques de nos vies (amour, amis, travail, communauté…).[3]
Les études en Psychologie Positive prouvent que les bénéfices de la nature sur l’humain sont multiples[4] :
- Baisse de la criminalité dans des villes avec des espaces verts
- Augmentation du sentiment de confiance et de sécurité
- Augmentation de la participation à la communauté
- Augmentation du sentiment de satisfaction
- Stimulation de la créativité
- Augmentation de la générosité, la gentillesse et l’altruisme
- Augmentation de la sociabilité, diminution de l’égocentrisme
- Diminution du stress
- Diminution du niveau d’anxiété et de dépression
- Diminution des ruminations
- Augmentation du niveau de bonheur
Le sentiment d’émerveillement, appelé « awe » en anglais, entraine une plus grande satisfaction au quotidien, une perception du temps ralentie donc plus d’ancrage dans le moment présent, une plus grande humilité, une diminution des préoccupations personnelles. Il nous incite à agir de manière plus collective, à être moins narcissique, plus gentil envers les autres.[5]
Ce sentiment a également des effets bénéfiques sur la santé.[6]En effet, parmi toutes les émotions positives seul le sentiment d’émerveillement permet de réduire biologiquement le taux de cytokines, messagers chimiques responsables, à des niveaux trop élévés, d’une moins bonne santé et de troubles tels que le diabète de type 2, les maladies cardiaques, l’arthrite et même la maladie d’Alzheimer et la dépression clinique.[7]
Alors oui, la nature est fondamentale pour l’humain, pourtant nous ne sommes pas toujours attentif.ve.s à notre impact sur l’environnement en retour.
Dilution de la responsabilité ou Effet colibri : deux revers de la même médaille
Souvent faire attention à son impact environnemental, adopter une consommation responsable, réduire ses déchets sont vus comme trop contraignants ou trop chronophage. Alors on ne fait pas, ou l’on fait quand cela nous prend car l’on se dit que d’autres le font pour nous et que ce n’est pas notre petite action qui va faire la différence et avoir un impact sur la planète. C’est ce que l’on appelle la dilution de la responsabilité. Il s’agit d’un processus de groupe conduisant un individu à une perte de sa responsabilité personnelle, et donc de son pouvoir d’action, en raison de la présence sociale d’autrui. L’effet de dilution de responsabilité peut conduire à ne pas agir dans une situation d’urgence, par exemple ne pas aider quelqu’un d’inanimé dans la rue en présumant que d’autres personnes vont agir à notre place ou l’ont déjà fait.

Si l’on retourne la médaille, on y trouve l’effet colibri (voir la légende du colibri dans l’article sur le Growth Mindset sur le blog[8]). L’effet colibri c’est considérer que chaque action a un poids, aussi minime soit-elle. Recycler le papier et le carton a un poids sur l’impact environnemental, refuser les pailles en plastique au bar a un poids sur l’impact environnemental, acheter local et national a un poids sur l’impact environnemental…
Comme le dit si bien l’activiste écologique Greta Thunberg, « You are never too small to make a difference »[9]
Ma réponse pour prendre soin du sentiment d’émerveillement : une transition vers le zéro déchet
