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La responsabilité comme puissance d'agir

  • Photo du rédacteur: Camille Lamouille
    Camille Lamouille
  • 27 août
  • 5 min de lecture
bonhommes

Parmi tout ce que m’a transmis ma maman, et ma famille avec elle, il y a une conviction profonde : l’action est une force de vie.


Petite fille, j’étais plutôt timide, anxieuse et renfermée. J’attendais que les autres viennent me chercher, qu’ils devinent ce qui était bon pour moi, qu’ils fassent les choix à ma place. Mais moi-même, je ne savais pas ce que je voulais, et encore moins comment l’exprimer.


Avec le temps, j’ai compris un chose : attendre, c’est se condamner à l’insatisfaction. Alors j’ai commencé à changer. À transformer ma posture attentiste en énergie proactive. À faire un pas en avant, plutôt que de rester dans l’ombre. Aujourd’hui, dans mon groupe d’amis, je suis plutôt celle qui prends les décisions. Étonnant non ?


Tu n’es pas bien là où tu es ? Bouge, tu n’es pas un arbre. 

Tu n’es pas satisfait de cette relation ? Dis-le. Personne ne lit dans tes pensées.

Tu préfères un restaurant à un autre ? Propose-le, plutôt que d’attendre que les autres choisissent pour toi.

Tu es épuisé et tu n’as pas envie de sortir ? Affirme-le, honore ton besoin de repos.

Ce projet te fait vibrer ? Positionne-toi, lève la main. Engage-toi.


Le monde ne viendra pas frapper à ta porte : c’est l’action qui ouvre les possibles.

Mais agir ne suffit pas. Car pour agir pleinement, il faut oser prendre sa part : la responsabilité de ses besoins, de ses demandes, de ses limites, de ses fragilités.


C’est là que commence le vrai chemin : celui où l’on cesse de subir pour devenir auteur de sa vie.

 


1. Répondre de...


La responsabilité est magnifiquement illustrée dans le personnage de Mulan. Elle décide dans la nuit de prendre la place de son père malade pour aller combattre. Aucune marraine la bonne fée ne vient l'aider à se préparer pour le bal. Elle fait le choix de partir, avec tous les dangers que cela implique pour elle et pour sa famille.


La responsabilité, c’est d’abord une posture intérieure : ne plus se vivre comme spectateur.rice, mais comme acteur.rice.


Étymologiquement, elle vient de respondere : « répondre de ». Être responsable, ce n’est pas tout contrôler, c’est reconnaître que j’ai toujours une manière de répondre à ce qui m’arrive.


« Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace. Dans cet espace se trouve notre pouvoir de choisir notre réponse. Et dans notre réponse se trouvent notre croissance et notre liberté. » Victor Frankl

Certaines prises de responsabilité résonnent puissamment, comme lorsqu’il y a quelques jours Alexandra Rosenfeld a révélé les violences subies par son ex-compagnon Jean Imbert. Elle avait témoigné avec un faux prénom quelques mois plus tôt. Aujourd’hui, elle déclare : « Je ne suis pas Éléonore, je suis Alexandra. Et maintenant je parle. » Ce « je » est un acte fondateur. C’est reprendre possession de son histoire.


Locus de contrôle

En psychologie, Julian Rotter a appelé cela le locus de contrôle :

  • Externe : croire que tout dépend de la chance, des autres ou des circonstances. Confortable parfois, mais très limitant pour soi.

  • Interne : reconnaître ma part d’influence. Mes actions comptent. Mes choix créent des conséquences. Je n’ai pas d’influence sur tout, mais j’en ai sur une partie essentielle : moi-même.


Albert Bandura a nommé cette puissance l’agency : le sentiment que mes actes changent quelque chose. C’est ce moteur-là qui nourrit la confiance, l’engagement et le bien-être.


La responsabilité nous dit : tu as plus de pouvoir que tu ne crois. Non pas sur tout, mais sur toi. Sur ta manière de répondre, de nommer tes émotions, de poser tes limites, d’exprimer tes besoins. C’est ce pas intérieur qui change tout : passer de « je subis » à « je réponds ».


2. Ce que nous pouvons faire de la responsabilité


Développer son agency, c’est d’abord oser dépasser la peur : peur du conflit, peur de déplaire, peur d’échouer, peur d’être rejeté. Car prendre sa responsabilité, c’est prendre le risque de déranger. Mais c’est aussi le prix magnifique de se trouver soi-même.


Concrètement, cela commence par un retour à soi :

  • Nommer ses émotions sans les projeter sur l’autre : « je suis agacée » plutôt que « tu m’agaces ».

  • Identifier ses besoins et les reconnaître comme légitimes : repos, liberté, soutien, coopération…

  • Formuler des demandes claires : personne ne peut deviner ce que l’on veut. Dire « j’ai soif » ne dit pas « je veux un verre d’eau ». Demander clairement, c’est prendre sa part.



Cercles d'influence Covey

Stephen Covey nous rappelle aussi que la responsabilité s’exerce au bon endroit :

  • Dans ma zone de contrôle : ce qui dépend totalement de moi.

  • Dans ma zone d’influence : ce que je peux faire évoluer par mon attitude, mes paroles, mes actes.

  • Dans ma zone de préoccupation : ce qui ne dépend pas de moi. Là, la responsabilité est de lâcher prise et de remettre mon énergie au bon endroit.


Souvent, nous croyons n’avoir aucun pouvoir. En réalité, nous en avons bien plus que nous l’imaginons. Cultiver son agency, c’est concentrer son énergie là où elle compte vraiment.


3. Quand la responsabilité se présente en entreprise


En entreprise, l’agency n’est pas toujours au rendez-vous. Pour qu’elle existe, il faut un cadre : autonomie réelle, sécurité psychologique, valorisation de l’initiative et droit à l’erreur. Sans cela, difficile d’oser prendre sa part.

Bonhomme rose

Bonhomme orange

Bonhomme jaune

Cultiver une culture de la responsabilité, c’est agir à trois niveaux :

  • Les leaders : assumer leurs erreurs, leurs doutes, leurs limites… et surtout les partager pour en faire un levier d’apprentissage collectif.

  • Les équipes : disposer d’autonomie, d’espace de création, de reconnaissance de l’audace et du droit de prendre position.

  • L’organisation : incarner elle-même ses valeurs, porter sa voix et assumer ses choix au niveau collectif et sociétal.


Alors, la responsabilité cesse d’être un poids pour devenir un espace de liberté : oser, essayer, innover, créer, dire non, coopérer. C’est là que se construit l’engagement durable et la motivation vivante des collaborateurs.


Je réponds


Mulan

Reprendre sa responsabilité, c’est cesser d’attendre que les autres devinent ou décident pour nous. C’est dire « je », avec clarté et simplicité. C’est retrouver cette posture intérieure qui fait de nous des auteurs plutôt que des spectateurs.


Dans nos vies comme dans nos entreprises, nous avons plus de pouvoir que nous ne le croyons. Pas sur tout, mais sur l’essentiel : notre manière de répondre.


Alors peut-être que la responsabilité, finalement, n’est rien d’autre que ce petit pas intérieur qui change tout : passer de « je subis » à « je réponds ». Et dans cet espace, se déploie une liberté nouvelle : celle d’agir, d’oser et de créer.

Pour cette rentrée, je vous souhaite de faire porter votre voix et vos choix !



Camille Lamouille

- Camille Lamouille -


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