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Sur les traces du Petit Prince pour prendre soin de son enfant intérieur…




« Ils vécurent enfants et firent beaucoup d’heureux »

Sur ma table chevet, bien tranquille dans sa boule à neige, de sa petite tête blonde il me protège accompagné de sa rose et du renard. Sur le mur de mon bureau, une carte postale « dessine-moi un mouton ». Dans ma bibliothèque, la magnifique édition du Petit Prince de la Librairie Lello, Portugal.


Le Petit Prince m’accompagne, partout, chaque jour. Un vrai mentor pour moi, mon personnage totem. Je ne dirai pas que ce livre a changé ma vie, il a plutôt mis des mots sur des émotions, des valeurs, des façons de vivre la vie qui m’étaient et me sont essentielles. La bienveillance, la gentillesse, l’amitié, la poésie, la liberté, l’émerveillement, le voyage, la candeur, la joie, l'amour. Depuis, il me guide.


La préface de cette édition écrite par Valter Hugo Mae s’ouvre ainsi « Je vis avec l’impression que nous avons tous été expulsés de l’enfance, comme si l’on nous interdisait de nous blottir dans un secret qui tend vers le pur bonheur. L’âge adulte devient le temps du reniement de soi. Avec autant de maturité et de thérapie, nous ne faisons que nous éloigner de cette spontanéité première, grâce à laquelle notre réaction au monde était une franche célébration ou un franc chagrin. (…) J’ai la certitude que les meilleurs adultes sont ceux qui continuent de scruter cette porte perdue vers la liberté puissante de l’enfance. Ceux qui savent faire vivre cet enfant auquel s’est superposé le reste de la vie. »


Je crois être des personnes qui nourrissent leur âme d’enfant, des jours plus que d’autres, et surtout avec des personnes plus qu’avec d’autres, mais sans que cette force ne me quitte jamais vraiment. Une force interne qui me définit en authenticité, qui me fait me sentir vraiment moi. Il y a trois personnes qui me font automatiquement me reconnecter avec mon âme d’enfant quand je suis avec elles : ma sœur Margaux, et mes cousins Quentin et Mathieu. Avec eux, il n’y a plus de barrières, plus de règles, plus de conventions. Il ne reste que la joie enfantine d’être ensemble, de rire franchement, de s’aimer intensément. Il y a des personnes qui ravivent en un instant cette flamme de l’enfance. Ceci est un cadeau précieux.


Marchons pour quelques minutes dans les pas du Petit Prince, et découvrons comment réveiller notre âme d’enfant.


1. S'émerveiller de tout


« Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d’un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l’essentiel. Elles ne vous disent jamais : « Quel est le son de sa voix ? Quels sont les jeux qu’il préfère ? Est-ce qu’il collectionne les papillons ? » Elles vous demandent : « Quel âge a-t-il ? Combien a-t-il de frères ? Combien pèse-t-il ? Combien gagne son père ? » Alors seulement elles croient le connaitre. »


Lorsque l’enfant découvre le monde, tout est nouveau, insolite, étrange, intriguant, rigolo. Une moindre brindille l’émerveille et l’enthousiasme. L’enfant vit la joie de manière très intense et très fréquente.


En Psychologie Positive, le sentiment d’émerveillement, entraine une plus grande satisfaction au quotidien, une perception du temps ralentie donc plus d’ancrage dans le moment présent, une plus grande humilité, une diminution des préoccupations personnelles. Il nous incite à agir de manière plus collective, à être moins narcissique, plus gentil envers les autres (Lire article sur l’émerveillement ici)


« Notre monde ne périra jamais par manque de merveilles, mais uniquement par manque d’émerveillement » Chesterton


Exercice : La prochaine fois que vous sortez vous balader, soyez attentifs à tout ce qui vous entoure, et regardez la nature avec émerveillement. Accordez de l’attention au rayon du soleil sur votre peau, à la petite coccinelle qui avance doucement sur la feuille, à la montagne majestueuse qui vous fait face, et émerveillez-vous.


2. Laisser libre cours à son imagination

« Et je lançai :

- Ça c’est la caisse. Le mouton que tu veux est dedans.

Mais je fus bien surpris de voir s’illuminer le visage de mon jeune juge :

- C’est tout à fait comme ça que je le voulais ! Crois-tu qu’il faille beaucoup d’herbe à ce mouton ? »


Avoir une âme d’enfant c’est imaginer, créer, inventer, rêver. L’imagination est une capacité incroyable de l’être humain qui nous est donné à la naissance. L’imagination c’est l’essence de la créativité.


Exercice : Quelle activité voudriez-vous faire aujourd’hui si vous étiez un enfant ? N’érigez aucune barrière contre votre imagination : faites-le ! Construire une cabane dans le salon avec des coussins, faire de la peinture avec vos mains et vos pieds, grimper à un arbre, faire une bataille de boule de neige, sauter dans une flaque, vous déguiser, manger la pâte crue du gâteau, danser sur une musique de votre enfance, faire déborder la mousse dans un bain chaud, dessiner des formes sur la buée des vitres… Lâchez le contrôle et amusez-vous !


3. Rire beaucoup


« - Les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes. Pour les uns qui voyagent, les étoiles sont des guides. Pour d’autres elles ne sont rien que de petites lumières. Pour d’autres, qui sont savants, elles sont des problèmes. Pour mon businessman elles étaient de l’or. Mais toutes ces étoiles-là se taisent. Toi, tu auras des étoiles comme personne n’en a…

- Que veux-tu dire ?

- Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j’habiterai dans l’une d’elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire ! »


Un enfant, par définition, est un être qui aime rire. Il cherche la joie et le plaisir en chaque action qu’il entreprend. Le rire a beaucoup de vertus. C’est en effet un formidable antidépresseur naturel en ce qu’il sécrète de l’endorphine, une des hormones du bonheur ; il permet également de renforcer les liens et relations ; il éloigne le sentiment de peur ; il stimule la sexualité ; il renforce le système immunitaire ; il soulage la douleur ; il améliore la circulation sanguine ; il fortifie le cœur ; entre autres. Il serait recommandé de rire 10 minutes par jour pour notre santé.


Exercice : Organisez un petit jeu en famille ou entre amis : « Les jokes de papa ». Formez deux équipes. A chaque duel, un joueur affronte le joueur de l’équipe adverse. Chacun à son tour va lire une blague (préalablement écrites sur des papiers), le premier des deux qui rit donne un point à l’équipe adverse. Dès que l’un des deux joueurs rit, il est remplacé par un autre membre de l’équipe. Pour marquer encore plus de points, essayez de lire la blague avec des accents particuliers, ou des intonations rigolotes.


4. Habiter son corps

« Vu d’un peu loin ça faisait un effet splendide. Les mouvements de cette armée étaient réglés comme ceux d’un ballet d’opéra. »


L’enfant vit plus dans le corps et à travers ses sensations (ce qu’il touche, sent, voit, goûte, entend) que dans le mental qui vient en grandissant (croyances limitantes, projections dans le futur, ruminations du passé…). Ainsi il est entièrement présent dans le moment qui se déroule et peut en capter toutes les joies. Retrouver nos capacités à percevoir et générer la joie renforce notre enfant intérieur. Habiter son corps c’est restaurer l’unité entre son corps et son âme.


Exercice : Choisissez une musique entraînante, qui vous plait et laissez votre corps danser, sans contrôler vos mouvements, comme un enfant le ferait. Il n’y a personne pour vous juger (même pas vous-même). Le temps de deux ou trois morceaux. Asseyez-vous et ressentez les effets de la danse dans votre corps.


5. Apprécier l'instant présent


« Je fais là un métier terrible. C’était raisonnable autrefois. J’éteignais le matin et j’allumais le soir. J’avais le reste du jour pour me reposer, et le reste de la nuit pour dormir… »


L’enfant ne fait que prendre du temps pour lui en recherchant le plaisir immédiat et l’amusement constant. Alors pourquoi pas vous ?


Exercice : Le droit à la déconnexion, ça vous parle ? Ce soir, fermez votre ordinateur du travail à 19h max, rangez-le dans un sac, posez votre téléphone pendant une heure et faites quelque chose de bon pour vous : méditation, yoga, lecture, dessin, jogging, apéro, cure de sommeil, bain chaud…


6. Laisser parler le coeur


« Il ne put rien dire de plus. Il éclata brusquement en sanglots. (…) Il y avait, sur une étoile, une planète, la mienne, la Terre, un petit prince à consoler. (…) Je ne savais comment l’atteindre, où le rejoindre… C’est tellement mystérieux, le pays des larmes. »


L’enfant vit ses émotions à 100% : quand il est triste il pleure, quand il est joyeux il rigole, quand il a peur il se cache dans les jambes de ses parents. Pour lui, il n’y a pas de barrière car pas d’enjeux, pas de questionnements, pas de risques, pas de honte ni de vulnérabilité.


Exercice : Et si vous laissiez parler votre cœur sans filtre ? Écrivez un message d’amour à une personne qui vous est chère, dites-lui combien vous l’aimez. N’ayez crainte de sa réaction, suivez simplement l’élan de votre cœur.


Et souvenez-vous : « On ne voit bien qu’avez le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »… A bientôt, Petit Prince…



- Camille Lamouille -


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Témoignez pour notre recueil qui sera publié : "Au bonheur des gens".


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